Après ce dur et long hiver à pédaler sur place dans nos sous-sols, enfin une éclaircie qui permet au plus mordu de partir rouler sur leurs bécanes, par pur bonheur, de mouliner et d’avancer!
Mais voici, la réalité me rattrape bien vite lorsqu’un automobiliste se tasse les roues sur la bande blanche pour venir me frôler et reprend sa ligne au centre après m’avoir doublé. Pourquoi? Qu’est-ce que j’ai fait? Je roulais dans l’accotement large de 4 pieds. Peut-être que ce n’était pas voulu, un hasard que je me sois trouvé à cet endroit lorsqu’il était distrait.
Depuis 15 ans, je passe de 5 à 10 h par semaine à jouer dans la rue. Je cours, je roule dans la rue, et ce printemps avec les débordements, il en fallut de peu que je nage aussi dans la rue!
Il y a eu recrudescence d’incident malheureux, de geste et de paroles disgracieuses envers les cyclistes et les coureurs (!?) depuis quelques années. Témoins de première ligne, je pourrais noircir plusieurs pages de belles et de mauvaises aventure, mais ce n’est pas le but ici, si vous avez le courage de poursuivre j’arrive au sujet… 😉
Les beaux jours approchent, je m’inquiète un peu.
Je m’inquiète du comportement que nous adopterons, nous les cyclistes, nous sommes de plus en plus à sillonner dans les rues. Allons-nous nous mettre encore à rouler en groupe de trois de large pour discuter sur les routes de campagne sinueuse en nous croyant assez importants pour que les voitures se tassent? Allons-nous encore nous comporter comme des athlètes olympiques en ville et croire que si on fait nos arrêts on sera moins en forme?
Peut-être que mon monsieur plus haut m’a frôlé parce qu’il venait de croiser un groupe qui prenait trop de place, qu’il s’est fait injurier et qu’en me voyant il a décidé de me rejeter à tors sa frustration. Peut-être venait-il d’avoir la frousse, car un cycliste se croyant seul au monde n’a pas fait son arrêt et il a fallu de peu pour qu’il lui rentre dedans.
Au lieu de trouver un coupable ou mieux se victimiser (ça évite ainsi une rétrospective!), qu’est-ce que vous diriez si on s’enlevait nos titres et sous-titres :
- cycliste : de route, de montagne, cyclo sportif, triathlonien,
- automobiliste : grand-père, mononcle, à calotte,
- pompier,
- politicien : provincial, municipale,
- esthéticienne.
Et si on se nommait tous Humain?
Humain à vélo, humain au volant, humain qui éteint des feux, humain qui joue à l’ordi (lire ici ado! Hihi!)
Nous serions tous sur la même ligne nous n’aurions pas d’autre choix que de s’auto-analyser et regarder notre comportement en société puisque le geste qu’un humain fait l’autre risque fort de le répéter à un autre moment. Si on porte tout le même nom, on ne pourrait pas se sentir si particulier, si différent, si plus important.
L’humain à vélo, comprendrais que l’humain en auto ça le stresse que son égal si fragile, zigzag entre les véhicules, brûle les feux rouges, aille trop vite en ville, parce que comme nous, humains, il a une vie aussi. Et que ce soir à la maison, il veut s’amuser avec ses petits humains, les dorloter leurs conter une histoire et ne pas avoir la vision d’horreur d’un humain avec un casque écrasé dans sa vitre avant. Après tout lors d’un accident, peu importe à qui la faute, les deux humains seront victime, un physiquement l’autre mentalement.
Et à son tour, l’humain qui aime pédaler prend sa voiture pour aller rejoindre ses humains en cuissards, il été retenu au travail et il sera en retard à son rendez-vous. Il pourra comprendre que pendant qu’il roule trop vite, qu’il est distrait en conduisant d’une main le regard sur son GPS pour trouver leurs points de rencontre, il pourrait frapper un humain… Parce qu’il est humain! Et que ce sont des humains qui en frappent d’autres.
Ainsi si l’on veut changer les choses, avancer dans la vie, éliminer petites et grande frustration, s’apprécier entre nous. Humains, commençons comme ceci :
D’un œil, observer le monde extérieur, de l’autre regarder au fond de soi-même.(Amedeo Modigliani)
Mais voici: Le problème avec l’introspection c’est que cela n’a aucune fin. (Philip K. Dick)
Arrivé sur le blog par hasard, cet article a vraiment capté mon attention. Au plaisir de lire la suite du blog.
Merci
Bonjour! J’ai lu et compris le beau message que tu a écrit, mais pour moi l’amour et le respect des cyclistes est tombé lors d’un incident il y a de ca 1 mois . Un cycliste roulait sur gouin a mtl en plein millieu de la rue quand il y avait une belle piste cyclable a droite, plusieurs automobilistes lui on claxonner pour passer rien a faire… A la lumiere je bsisse ma vitre pour lui dire, mon bon monsieur , vous bloquer la circulation et il y a pourtant de l autre coté un belle piste cyclable que tout l monde utilise, il m a juste reponde ta yeule frenchy et a donné un coup de poing sur mon miroir et la cassé…
Ma réflexion se voulait sur notre comportement humain en général, mais je l’ai exprimé avec un seul exemple.
J’ai un peu de difficulté avec cette belle pensée, car pour moi, un con qui sait qu’il est con, est moins con qu’un con qui ne le sait pas. Et donc, si on continue de se comporter avec une pensée magique et de vouloir gardes ses lunettes roses, il y aura encore de nouveaux cons c’est comme une épidémie. (en passant les « cons » ici sont autant ceux en vélo que en auto) Donc, selon moi il faut éduquer, le con en vélo et le con en auto doivent être informés que leur comportement n’est pas acceptable (Et le meilleur moyen selon moi est une belle contravention.. mais difficile à faire car sa prendrait un policier à chaque 200 m de route)
Nous sommes tous humains, donc le con (la conne!) de quelqu’un d’autre! 😉 D’où la dernière phrase de mon texte.
Effectivement mais dans mon cas, (et comme celui de l’exemple de Stefan) ce n’est pas moi le « con » la plupart du temps. 80% des cyclistes que je croisent sont en infraction ou on des mauvais comportements. C’est pas croyable à quel point ils ne respectent pas le code de la route et la signalisation etc.. Il y a aussi des automobilistes avec des mauvais comportements.. mais c’est probablement plus 20% que 80..
Et pourtant c’est dure une voiture, plus qu’un casque… 😦
C’est justement mon point.. ils devraient donc faire plus attention et respecter le code et la signalisation
Le problème avec les humains, c’est que l,on est tous différents (sauf les jumeaux identiques, mais encore…) et que peut importe le qualificatif, chacun tire la couverte de son côté et laisse moins de place à l’autre. Si cela n’est pas inné chez l’un, il comprend vite que pour avoir un peu de la couverte, il doit se battre et tenir son bout. Life is life!
Oui je comprend bien ton point de vue, mais je refuse de croire »Life is life » et de baisser les bras. Je croie sincèrement que l’on peu changer les choses en commençant par sois même. Et avec tout les tissus technologique maintenant, la couverture elle s’étire suffisamment, à nous de ne pas tirer plus qu’on en a besoin. Merci de ton commentaire c’est fort apprécié, j’apprécie la perspective différente de la mienne, ça me fais réfléchir.
Je fais tout pour aider le monde à changer mais c’est utopique. Comme kinésiologue, je ne tenter de convaincre la personne obèse inactive de se mobiliser si ce n’est pas un désir interne, qui vient d’elle-même. Cela peut réussir quelques mois mais si le désir interne n’est pas là, c’est totalement utopique
Effectivement, ma réflexion à voie haute ce veux en ce sens. CAD ne pas tenter de changer le monde mais plutôt s’introspecter sois même. Bravo, ton métier demande beaucoup de compassion, à tous les jours tu donnes des outils à tes ‘’patients’’ pour qu’ils puissent cheminer en tant qu’humain, à eux de bien les utiliser.
Pourtant, on se sent beaucoup plus humain lorsqu’au contraire, on laisse un peu de sa couverte à l’autre. Essayez! La plupart du temps on en retire que du bonheur, et ça même peut même attirer un peu de couverte vers nous! 😉 Bonne journée Humain.
WOW TELLEMENT vrai. bien dit, je vais certainement reprendre cette phrase! Merci